vendredi, décembre 21, 2007

Le duo s’est fait écho

Deux personnages arrivent sur scène et captivent d’emblée l’attention des petits comme des grands présents dans la salle du Théâtre Antoine-Vitez à Ivry (Val-de-Marne). Étonnant ? Moins que le spectacle en lui-même ! Car ces deux personnages semblent aux antipodes l’un de l’autre. L’un, grand, Vincent Berhault, vient avec ses balles, l’autre, Adnan Joubran, plus petit, se présente avec son oud. L’un est breton, l’autre est originaire de Palestine. Quand le premier joue avec les éléments et s’amuse de l’attraction terrestre, l’autre rigole des sons qui proviennent de son oud et des vibrations de ses cordes. Et pourtant, ces deux univers différents, ces deux arts gracieux se rencontrent, semblent se répondre et entrent en osmose au fil de la création. Avec leurs sons, leurs mouvements, leurs rythmes, les deux artistes semblent réinventer le temps et l’espace scénique, très habités bien que les seules présences qui l’habitent sont les deux compères et leurs instruments. Bref, magie, facétie et poésie résument le travail qui les rejoint.

Ce métissage culturel, artistique et sonore, cher à Leïla Cukierman, directrice de la création du Théâtre Antoine-Vitez, résulte bien sûr de la rencontre entre les expériences et les personnalités de ces deux hommes. Mais si la musique et le jonglage se complètent si bien, c’est aussi grâce à la mise en scène de Kên Higelin. Il a su arranger deux arts souvent méconnus, voire méprisés. Oud et jonglage sont pourtant deux arts ancestraux qui trouvent ici une nouvelle jeunesse. S’écouter et se regarder, apprécier ces va-et-vient entre le passé et le présent, sortir des machines artistiques convenues, voilà qui fait du bien.

Jusqu’au 23 décembre au Théâtre d’Ivry.

Fabien Perrier

Article paru le 21 décembre 2007

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