Le bal fou de Samarabalouf !
Écouter Samarabalouf, c’est s’évader au pays de la bonne humeur. D’ailleurs, l’objectif qu’ils se fixent, et qu’ils atteignent, est clair : « amener les gens en voyage, oublier et faire oublier les emmerdes de la journée ! », comme le dit François Petit, sourire aux lèvres et regard pétillant.
François Petit est en quelque sorte le pilier « historique » du trio. Guitariste et compositeur du groupe, il en est le membre fondateur. Sur sa terre d’origine, la Picardie, il jouait de la guitare, accompagnée par sa femme à la contrebasse et le mari de la nounou à la guitare lui aussi. Ainsi est née l’idée du trio. Au début, c’est une histoire de potes. Ça l’est resté, mais les potes ont changé. François Petit est en effet le seul des trois à vouloir se consacrer à son art musical. Lui qui est venu à la musique en découvrant Neil Young en colonie de vacances est devenu un « amoureux de la guitare ». Alors, lorsqu’il rencontre le guitariste Pierrot Margerin et le contrebassiste Luc Ambry, un trio renaît et la complicité s’installe rapidement entre ces trois Picards.
Pierrot jouait initialement de la batterie dans un groupe de hard rock. Luc était « un vrai punk » au début. De ces influences diversifiées résulte un répertoire étonnant, savante modernisation de la tradition des bals populaires qu’ils réussissent même à exporter en Amérique du Nord. Peu de chansons sont présentes dans le répertoire de Samarabalouf, mais des mélodies souvent entraînantes, parfois plus calmes. Et à chaque fois, une forte dose d’émotion. Ainsi, ce groupe qui fait penser à Django Reinhardt sait aller du festif à la réflexion en musique, du rêve au fantasme, de l’évasion à l’actualité. Il sait mélanger les genres et puiser dans les airs populaires des quatre coins du monde (rumba, java, flamenco, boogie, rock, tango).
Mais rejoindre en musique le pays de la bonne humeur ne signifie pas arrêter de réfléchir. Tant par les thèmes abordés que par les airs composés, le troisième album des Samarabalouf en témoigne. Pour chaque morceau, c’est « la musique en elle-même qui doit faire passer le message », explique François, « seuls le titre, le thème, la mélodie nous disent ce qui est mis à l’intérieur ». C’est probablement là la force de ce groupe : réussir à raconter des « petites histoires », à emporter l’auditeur par la seule force des airs.
Et le public ne s’y trompe pas, qui se laisse entraîner par le bal fou de Samarabalouf. Premier pas de valse sur la Valche folle, morceau qui raconte l’histoire d’une vache qui voulait apprendre à valser. Accents orientaux et moment séduction avec Erotic night. Guitare boogie boolga, en l’honneur de Casimir et de son fameux gloubi-boulga, fait swinguer les salles. Le temps des rythmes et des chants continue avec Profitez-en ! invitation humoristique à faire la fête. Leur bonne humeur est contagieuse, l’évasion garantie. Alors, profitez-en !
CD : Samarabalouf, Profitez-en ! avec la participation d’Arnaud Van Lancker à l’accordéon (L’Autre Distribution).
24 et 25 novembre à l’Entrepôt (Paris 14e), 27 novembre à Lille. Toutes les dates sur :
http://www.samarabalouf.com.
Fabien Perrier
(Article paru dans l'édition du 17 novembre 2006)
Libellés : Festival Déferlantes francophones, Musique
1 réponse de palourde:
T'y vas avec une copine ?
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