Les Cowboys Fringants en tournée en France
À peine connu en France il y a encore trois ans, ce groupe de la région de Montréal - quatre garçons, une fille, âgés de vingt-sept à trente et un ans - a maintenant trouvé son public dans l’Hexagone. Sur des rythmes à la fois trad’, folk, country ou rock, aux accents parfois légèrement punk, ils font danser les foules. À l’origine du projet ? L’envie de faire la fête en musique. Initialement, les Cowboys Fringants parodiaient les musiques country. Puis, ils se sont fait connaître et ont dépassé ce créneau sans jamais abandonner leur bonne humeur. Ils le disent eux-mêmes : « Nous sommes un groupe de musique festive, qui porte le plaisir et la joie de vivre. »
À l’origine de leur déferlement sur les ondes et dans les bacs hexagonaux, Internet. « Nous n’avions pas le désir de "conquérir" le marché européen, tout comme nous n’avions pas eu celui de "conquérir" le marché québécois », expliquent-ils. C’est le public français qui les a réclamés après les avoir découverts sur la Toile. Joli succès d’entrée de jeu : le 2 avril 2004, alors qu’il n’existait pas de label ici pour les diffuser, ils remplissent pourtant l’Elysée-Montmartre, à Paris.
C’est sans doute en écoutant de près les paroles que l’on comprend cet engouement. Ils sont autre chose qu’une simple bande de jeunes qui fait swinguer et transforme en salle de bal la moindre salle de spectacle. Qu’ils tracent le portrait d’un de leurs compères ou qu’ils rendent hommage à René Lévesque, ex-premier ministre québécois indépendantiste, qu’ils brossent le tableau de la société qui nous entoure ou parlent d’environnement, les Cowboys Fringants ne chantent pas que l’air du temps. Critiques dans 8 secondes, où ils rappellent que « toutes les huit secondes, un enfant crève au tiers-monde parce qu’y a pas accès à l’eau » alors que « se génèrent des profits immondes ». Ironiques dans Si la vie vous intéresse où la société de consommation en prend pour son grade. Sensibles dans La Reine, quand ils vantent la bienveillance d’une femme qui « la nuit faisait sa tournée distribuant des toasts et un peu de café », les Cowboys Fringants jouent sur différents registres et offrent à la fois une réflexion et une vision du monde qui dépasse largement les frontières du Québec. « À travers une situation ou un personnage, les gens qui nous écoutent peuvent se reconnaître, voire mieux comprendre une situation », revendiquent-ils. Aux mélodies, comme aux paroles, pourtant, une seule personne : Jean-François Pauzé. Il écrit et « gratte les airs ». Les arrangements sont collectifs : une alchimie festive et réflexive qui caractérise les Cowboys Fringants. Ils sont là pour « toucher les gens, par rapport à leur propre vie, par rapport à leur désir de changement, ou à leur avenir ! » et les mélodies sont à l’avenant. Entre insolence, contestation et propositions, les Cowboys Fringants insufflent un air frais québécois qui fait du bien, tout simplement.
Disque : La Grand-Messe (Exclaim).
Pour en savoir plus : www.cowboysfringuants.com
À noter aussi la sortie du CD de Marie-Annick Lépine, la violoniste, accordéoniste et voix féminine du groupe : Au bout du rang (Exclaim).
Fabien Perrier
À l’origine de leur déferlement sur les ondes et dans les bacs hexagonaux, Internet. « Nous n’avions pas le désir de "conquérir" le marché européen, tout comme nous n’avions pas eu celui de "conquérir" le marché québécois », expliquent-ils. C’est le public français qui les a réclamés après les avoir découverts sur la Toile. Joli succès d’entrée de jeu : le 2 avril 2004, alors qu’il n’existait pas de label ici pour les diffuser, ils remplissent pourtant l’Elysée-Montmartre, à Paris.
C’est sans doute en écoutant de près les paroles que l’on comprend cet engouement. Ils sont autre chose qu’une simple bande de jeunes qui fait swinguer et transforme en salle de bal la moindre salle de spectacle. Qu’ils tracent le portrait d’un de leurs compères ou qu’ils rendent hommage à René Lévesque, ex-premier ministre québécois indépendantiste, qu’ils brossent le tableau de la société qui nous entoure ou parlent d’environnement, les Cowboys Fringants ne chantent pas que l’air du temps. Critiques dans 8 secondes, où ils rappellent que « toutes les huit secondes, un enfant crève au tiers-monde parce qu’y a pas accès à l’eau » alors que « se génèrent des profits immondes ». Ironiques dans Si la vie vous intéresse où la société de consommation en prend pour son grade. Sensibles dans La Reine, quand ils vantent la bienveillance d’une femme qui « la nuit faisait sa tournée distribuant des toasts et un peu de café », les Cowboys Fringants jouent sur différents registres et offrent à la fois une réflexion et une vision du monde qui dépasse largement les frontières du Québec. « À travers une situation ou un personnage, les gens qui nous écoutent peuvent se reconnaître, voire mieux comprendre une situation », revendiquent-ils. Aux mélodies, comme aux paroles, pourtant, une seule personne : Jean-François Pauzé. Il écrit et « gratte les airs ». Les arrangements sont collectifs : une alchimie festive et réflexive qui caractérise les Cowboys Fringants. Ils sont là pour « toucher les gens, par rapport à leur propre vie, par rapport à leur désir de changement, ou à leur avenir ! » et les mélodies sont à l’avenant. Entre insolence, contestation et propositions, les Cowboys Fringants insufflent un air frais québécois qui fait du bien, tout simplement.
Disque : La Grand-Messe (Exclaim).
Pour en savoir plus : www.cowboysfringuants.com
À noter aussi la sortie du CD de Marie-Annick Lépine, la violoniste, accordéoniste et voix féminine du groupe : Au bout du rang (Exclaim).
Fabien Perrier
Article paru dans l'édition du 11 mai 2007
Petite précision chronologique:
Les résultats du 1er tour des élections présidentielles viennent de tomber. Le public a déserté les soirées télévisées et rejoint le Magic mirror installé à Rennes, où ont lieu les concerts pendant le festival Mythos. Il faut dire que les organisateurs ont fait très fort pour l’ouverture en invitant le groupe québécois Les Cowboys Fringants.
C’est leur première date en France sur cette tournée printanière. La salle est archi-comble. Des jeunes et leurs parents, des adolescents, des trentenaires… Tous, quel que soit leur âge, reprennent en chœur les refrains. Tous chantent les paroles qu’ils savent par cœur jusqu’aux mots en joual, l’argot québécois. Et, paradoxe presque au regard des chiffres tombés, les poings se lèvent sur « néo-libéralisme ! NON ! » d’En attendant, une des chansons engagées de l’album La Grand-Messe.
C’est leur première date en France sur cette tournée printanière. La salle est archi-comble. Des jeunes et leurs parents, des adolescents, des trentenaires… Tous, quel que soit leur âge, reprennent en chœur les refrains. Tous chantent les paroles qu’ils savent par cœur jusqu’aux mots en joual, l’argot québécois. Et, paradoxe presque au regard des chiffres tombés, les poings se lèvent sur « néo-libéralisme ! NON ! » d’En attendant, une des chansons engagées de l’album La Grand-Messe.
Et d'autres infos par là...
Libellés : Festival Déferlantes francophones, Musique
2 réponse de palourde:
"Les Cowboys Fringants en tournée en France" c'est l'accroche de ton article sur les législatives ?
C'est le titre de l'article sur les Cowboys fringants. Ensuite, j'ai ajouté un petit mot sur le contexte, intitulé précision chronologique. Les législatives, ça arrive, promis :-)
Au moins quelqu'un qui suit mon blog avec attention. Merci la Pieuvre.
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