Une étoile africaine à Paris
Gabon. Annie-Flore Batchiellilys veut faire de l’Olympia un haut-parleur pour son pays et l’Afrique en rejetant les musiques uniformisées.
« Je veux m’emparer du haut-parleur qu’est l’Olympia ! » Cette phrase, Annie-Flore Batchiellilys, chanteuse d’origine gabonaise, ne cesse de la répéter sur scène ou en entretien. Il faut dire que « l’étoile montante de la scène gabonaise » a des opinions et les fait entendre. Ambassadrice de bonne volonté pour l’UNICEF, chanteuse pour qui la chanson doit « porter un message », créatrice du festival des nuits atypiques de Mighoma, son village natal, elle saisit toutes les occasions pour dire ce qu’elle pense. Amour, partage et paix sont les valeurs qu’elle prône ; critique acerbe de la place de l’argent dans la société et dénonciation explicite d’un système politique rongé par la corruption - reviennent régulièrement dans sa bouche, qu’elle parle de son pays ou qu’elle le mette en musique. Quitte, d’ailleurs, à ce que ça lui pose quelques problèmes. Ainsi, quand elle attaque la corruption ancrée dans les moeurs, ses concerts sont peu à peu déprogrammés. Ainsi, quand elle souhaite produire son quatrième album, aucune banque ne veut lui prêter un centime. Même si elle était « à deux doigts d’être découragée », cela ne pouvait suffire à la faire taire !
Au cours d’une émission de télévision, l’étoile explique qu’elle veut filer à Paris produire un quatrième album. Son pays la soutient, achetant le disque en souscription, récoltant les fonds nécessaires auprès de sponsors et de mécènes. Ce retour en France - elle y a déjà vécu treize ans et est française par alliance - lui donne des ailes. Elle se lance dans la création d’un label et son spectacle au New Morning à Paris est un véritable succès. Elle qui chante souvent les yeux fermés, envoûte la salle de sa voix chaude et puissante, sur des rythmes traditionnels auxquels se mêlent des accents jazz, le français ou le punu, sa langue natale. « C’est bien si la musique fait danser... Mais je veux réveiller les consciences. » Sur scène, elle réveille les foules. Et elle semble avoir gagné son pari : le 21 janvier, c’est de l’Olympia qu’elle lancera son cri, déterminée à faire entendre sa différence, à faire connaître l’âme du Gabon et à lutter contre une musique uniformisée.
Prochain concert le 3 juillet à 21 h 30 au Petit Journal Montparnasse (Paris 14e).
Internet : http://www.afbmusicgabon.com
Fabien Perrier
Article paru dans l'édition du 8 juin 2007.« Je veux m’emparer du haut-parleur qu’est l’Olympia ! » Cette phrase, Annie-Flore Batchiellilys, chanteuse d’origine gabonaise, ne cesse de la répéter sur scène ou en entretien. Il faut dire que « l’étoile montante de la scène gabonaise » a des opinions et les fait entendre. Ambassadrice de bonne volonté pour l’UNICEF, chanteuse pour qui la chanson doit « porter un message », créatrice du festival des nuits atypiques de Mighoma, son village natal, elle saisit toutes les occasions pour dire ce qu’elle pense. Amour, partage et paix sont les valeurs qu’elle prône ; critique acerbe de la place de l’argent dans la société et dénonciation explicite d’un système politique rongé par la corruption - reviennent régulièrement dans sa bouche, qu’elle parle de son pays ou qu’elle le mette en musique. Quitte, d’ailleurs, à ce que ça lui pose quelques problèmes. Ainsi, quand elle attaque la corruption ancrée dans les moeurs, ses concerts sont peu à peu déprogrammés. Ainsi, quand elle souhaite produire son quatrième album, aucune banque ne veut lui prêter un centime. Même si elle était « à deux doigts d’être découragée », cela ne pouvait suffire à la faire taire !
Au cours d’une émission de télévision, l’étoile explique qu’elle veut filer à Paris produire un quatrième album. Son pays la soutient, achetant le disque en souscription, récoltant les fonds nécessaires auprès de sponsors et de mécènes. Ce retour en France - elle y a déjà vécu treize ans et est française par alliance - lui donne des ailes. Elle se lance dans la création d’un label et son spectacle au New Morning à Paris est un véritable succès. Elle qui chante souvent les yeux fermés, envoûte la salle de sa voix chaude et puissante, sur des rythmes traditionnels auxquels se mêlent des accents jazz, le français ou le punu, sa langue natale. « C’est bien si la musique fait danser... Mais je veux réveiller les consciences. » Sur scène, elle réveille les foules. Et elle semble avoir gagné son pari : le 21 janvier, c’est de l’Olympia qu’elle lancera son cri, déterminée à faire entendre sa différence, à faire connaître l’âme du Gabon et à lutter contre une musique uniformisée.
Prochain concert le 3 juillet à 21 h 30 au Petit Journal Montparnasse (Paris 14e).
Internet : http://www.afbmusicgabon.com
Fabien Perrier
Libellés : Musique
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