Reggiani et mes Amis profs
"Ce n'est pas moi qui chante
C'est les fleurs que j'ai vues
Ce n'est pas moi qui rit
C'est le vin que j'ai bu
Ce n'est pas moi qui pleure
C'est mon amour perdu"
Paroles: Jacques Prévert
Musique: Dominique Pankratoff
Chanté par Serge Reggiani
C'est les fleurs que j'ai vues
Ce n'est pas moi qui rit
C'est le vin que j'ai bu
Ce n'est pas moi qui pleure
C'est mon amour perdu"
Paroles: Jacques Prévert
Musique: Dominique Pankratoff
Chanté par Serge Reggiani
C'est un très joli poème je trouve. Je ne l'avais utilisé qu'une fois jusqu'alors. J'ai un peu du mal à le réutiliser. Mais tant pis. Il faut vaincre ses propres craintes. Si je le ressors ce soir, c'est pour parler d'amour. D'un amour. Celui de son métier.
Je suis entouré de profs. Et j'aime beaucoup mes Amis profs. Ce sont des gens très chouettes, les profs. Ils sont engagés dans leur boulot et aussi parfois ailleurs. Ils ont une vraie fonction sociale. Une mission pédagogique. Oui, je vous vois sourire: "avec toutes les vacances qu'ils ont"... OK... Et vous connaissez les salaires? Ne vous fiez pas à ce que certains disent... (ex.: "un professeur certifié en fin de carrière, ça gagne à peu près 4 100 euros par mois" J.-F. Copé, mes Amis profs apprécieront...). Allez plutôt voir par-là (pour les novices, ça veut dire que vous positionnez votre petite souris sur "voir par-là", puis effectuez un clic droit et enfin choisissez "ouvrir dans un autre onglet" - ou fenêtre - selon le logiciel d'accès à internet que vous utilisez).
Vous connaissez ce dicton: "Quand le bâtiment va, tout va"? Il s'applique à l'économie paraît-il. J'avais appris à le prouver en d'autres lieux. Quand j'étais jeune et beau. (J'attends vos commentaires avec impatience... Pardon, je m'égare!). Figurez-vous que je suis en train de développer une théorie. Si, d'un point de vue économique, "Quand le bâtiment va, tout va" est vrai, je suis prêt à parier que d'un point de vue social, "Quand l'enseignement va, tout va" est exact. Et là, je m'inquiète. Parce que j'entends partout la même chose. "Je n'en peux plus". "Les élèves ne peuvent pas suivre, tu ne te rends même pas compte des problèmes qu'ils ont à la maison". "J'ai organisé un voyage, et ça m'a fendu le coeur. J'ai un élève qui n'a pas osé dire qu'il ne venait pas pour des raisons financières". Etc. Bref, des profs qui s'investissent. Et qui ne dorment plus. Qui se lèvent aux aurores, se demandant si leur action a vraiment un sens. Ils ne démissionent pas. Ils dépriment et ne disent rien. De toute façon, quand ils disent quelque chose, ils ne sont pas vraiment pris au sérieux. Tout à l'heure par exemple, j'étais dans le 13è arrondissement, à l'heure où commençait la manif'. Je regardais un peu. J'aime bien regarder les manifs'. C'est toujours un moment où j'ai l'impression que les gens sont contents d'aller ensemble dans la même direction. Convaincus de leurs forces. Il y en a qui chantent (est-ce les fleurs vues?). D'autres qui rient (est-ce le vin bu?), d'autres encore qui scandent des messages (est-ce les ministres entendus?). Etc. Bref, vous voyez! Surtout si vous êtes profs... Quel humour, ce Calamar! Quoi que. Je citerais plutôt des propos entendus. Mais sans le moindre humour. Des étudiants sortaient. Regardant la manif', l'un s'exclame: "il ferait mieux d'aller bosser". L'autre ajoute: "oui, il y en a marre. En plus, ils bloquent le boulevard". Scotché, j'étais.
Là, plein de phrases entendues ces derniers jours, qui d'un lycée, revenant effondré, qui d'un collège, qui a retenu ses larmes pour les laisser couler au téléphone, qui révolté, qui, enfin, peiné, pour avoir mis mal à l'aise un élève en ayant voulu l'aider. Et je me suis demandé comment répondre. Je n'ai rien dit. J'ai pris mon petit vélo. Et ce soir, j'ai encore entendu des larmes au téléphone, de quelqu'un qui n'en peut plus, et qui s'en veut. Voilà ce que j'aurais dû expliquer aux étudiants. Leur demander s'ils pensaient que l'enseignement va...
Allez, Amis profs, je suis avec vous! Vous faîtes le plus beau métier du monde. Il faut vivre...
"Il faut vivre d'amour, d'amitié, de défaites / Donner à perte d'âme, éclater de passion / Pour que l'on puisse écrire à la fin de la fête / Quelque chose a changé pendant que nous passions"
Libellés : Humeur du jour partagée, Musique, Pôle éthique
7 réponse de palourde:
et moi qui pensait que tous les profs du secteur public faisaient du soutien scolaire dans des entreprises cotées en bourse... 35 heures pour tous??
Ils font leurs 35 heures, ne t'inquiète pas cher Requin... Pas nécessairement comme certains le souhaiteraient, de façon hyper visible. Mais ils préparent leurs cours, ils organisent des sorties, vont en réunions etc. Tout cela, bien sûr, en plus du temps de travail régelementaire!
je le sais bien cher calamar.. ma soeur est prof.. mon père le fut aussi d'ailleurs.. je faisais simplement référence à l'audieuse proposition de l'amie ségo.. d'ailleurs, passe le bonjour à ma soeur quand tu la vois ;-)
Requiquin est requinqué on dirait... Il revient sur le blog... Mais qui est ce requin: une métamorphose du homard?
salut les copains! hmm, pardon: salut les morues!! olala, on s'aventure dans des eaux qq peu houleuses de faux débats électoraux, ya du golf stream entre le massachussets et paris plage!! requin taquin et calamar l'bavard qui tartine des billets doux qui devraient pas faire pleurer, mais sisi... ZE VOUS AIME!!
moi, les crevettes roses, j'en fais qu'une bouchée.. BIZZ
Requin requinqué, Crevette rose, et compagnie maritime, ça va? Malacar n'est pas venu aujourd'hui, ni Calamarette...
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